L’assurance vie en unités de compte permet de chercher plus de performance que les fonds en euros, mais avec un risque réel de perte en capital. Pour bien l’utiliser, vous devez comprendre comment ces supports fonctionnent, quels frais vous supportez et comment adapter votre contrat à votre profil d’épargnant. Ce guide vous donne d’abord les réponses essentielles, puis détaille les points clés pour investir en toute lucidité.
Comprendre l’assurance vie en unités de compte

Les unités de compte transforment votre assurance vie en véritable outil d’investissement, lié aux marchés financiers ou immobiliers. Avant d’y placer votre épargne, il est indispensable de saisir la différence avec un contrat en fonds euros et la nature exacte du risque encouru. Vous verrez aussi pourquoi la fiscalité spécifique de l’assurance vie reste un atout, même en présence de volatilité.
Comment fonctionne concrètement une assurance vie en unités de compte ?
Dans un contrat en unités de compte, vos versements sont investis sur des supports dont la valeur varie à la hausse comme à la baisse. Contrairement à un placement direct en bourse, vous ne détenez pas directement les actions, obligations ou parts de SCPI, mais des parts de supports financiers gérés par des sociétés de gestion reconnues comme Amundi, BlackRock ou Carmignac.
L’assureur vous garantit uniquement le nombre d’unités de compte, jamais leur valeur. Si vous investissez 10 000 euros sur un support valorisé à 100 euros l’unité, vous détenez 100 unités. Si la valeur grimpe à 110 euros, votre capital atteint 11 000 euros. Mais si elle chute à 90 euros, votre épargne ne vaut plus que 9 000 euros. Cette mécanique simple explique pourquoi les unités de compte demandent une attention particulière à l’évolution des marchés.
Différences essentielles entre unités de compte et fonds en euros sécurisés
Le fonds en euros offre une garantie en capital et une rémunération lissée dans le temps, souvent comprise entre 2% et 3% en 2025 selon les assureurs. Cette sécurité rassure, mais limite votre potentiel de gains sur le long terme, notamment dans un contexte de faibles taux d’intérêt.
En unités de compte, le capital n’est pas garanti : la performance dépend des marchés et peut être négative sur certaines périodes. Une année difficile sur les actions mondiales peut ainsi entraîner une baisse de 10% à 15% de votre épargne. La contrepartie, sur le long terme, est un potentiel de rendement supérieur : historiquement, les actions ont dégagé environ 6% à 8% par an sur quinze ans, bien au-delà des fonds euros.
| Critère | Fonds euros | Unités de compte |
|---|---|---|
| Garantie du capital | Oui | Non |
| Rendement moyen 2025 | 2% à 3% | Variable selon supports |
| Volatilité | Très faible | Moyenne à élevée |
| Horizon recommandé | Court à moyen terme | Moyen à long terme |
Quel risque de perte de capital acceptez-vous réellement sur ces supports ?
Avec les unités de compte, vous vous exposez à la volatilité, aux crises financières et aux baisses temporaires ou durables de valeur. Un portefeuille investi à 100% en actions peut perdre 20% à 30% lors d’une correction majeure, comme lors de la crise de 2020 ou celle de 2008.
Le risque supporté doit être cohérent avec votre horizon de placement, votre situation patrimoniale et votre tolérance psychologique aux fluctuations. Si vous paniquiez et vendiez au plus bas, vous transformeriez une perte temporaire en perte définitive. Un bon conseil est de n’investir en unités de compte que l’épargne dont vous n’aurez pas besoin à court terme, idéalement sur un horizon de cinq ans minimum.
Prenons un exemple concret : Sophie, 35 ans, souhaite préparer un complément de retraite. Elle peut supporter des baisses temporaires car elle n’utilisera pas cet argent avant vingt-cinq ans. À l’inverse, Marc, 58 ans, prévoit d’acheter une maison dans trois ans : il limitera les unités de compte à une faible part de son contrat pour ne pas risquer de voir son épargne amputée au moment du projet.
Choisir ses unités de compte et construire une allocation cohérente

Le cœur de la performance d’une assurance vie en unités de compte vient du choix des supports et de la qualité de la diversification. Vous avez accès à une large palette : fonds actions, obligations, immobilier, ETF, gestion profilée… L’enjeu est de transformer cette offre abondante en allocation claire, lisible et adaptée à votre profil d’investisseur.
Quels types de supports en unités de compte peut-on sélectionner aujourd’hui ?
Les contrats multisupports proposent généralement des OPCVM actions investis sur des zones géographiques variées (Europe, États-Unis, marchés émergents), des fonds obligataires pour tempérer le risque, et des fonds diversifiés qui mélangent plusieurs classes d’actifs. Vous trouvez aussi des fonds immobiliers comme les SCPI (Corum Origin, Primonial PERIAL…) ou les OPCI, qui permettent d’investir dans la pierre papier sans gestion locative directe.
Les ETF (trackers) se multiplient dans les contrats récents : ils répliquent des indices comme le CAC 40, le S&P 500 ou le MSCI World, avec des frais souvent inférieurs à 0,5% par an. Certains assureurs ajoutent des supports structurés, du private equity réservé aux profils avertis, ou des fonds thématiques sectoriels (technologies, santé, transition énergétique).
Il est important de vérifier la lisibilité de la stratégie de chaque support et la solidité de la société de gestion. Un support aux performances passées éblouissantes mais dont vous ne comprenez pas la logique peut réserver de mauvaises surprises.
Construire une allocation diversifiée entre fonds euros et unités de compte
Une approche prudente consiste souvent à combiner fonds en euros et unités de compte dans le même contrat. Le fonds en euros joue le rôle de socle stabilisateur, tandis que les unités de compte apportent du dynamisme à long terme. La proportion de chaque poche doit refléter votre âge, vos objectifs (complément de retraite, projet immobilier, transmission) et votre sensibilité au risque.
Voici trois exemples d’allocations type :
| Profil | Fonds euros | Unités de compte | Exemple de supports UC |
|---|---|---|---|
| Prudent | 70% | 30% | Obligations, fonds diversifiés |
| Équilibré | 50% | 50% | Mix actions/obligations, SCPI |
| Dynamique | 20% | 80% | Actions internationales, ETF, immobilier |
Cette répartition n’est pas figée : elle évolue avec le temps, votre situation personnelle et les conditions de marché. L’essentiel est de garder une cohérence globale et d’éviter les décisions impulsives dictées par l’émotion du moment.
Comment adapter vos unités de compte à votre horizon et à vos projets ?
Plus votre horizon de placement est long, plus vous pouvez généralement monter la part de supports dynamiques, notamment actions. Un jeune actif de 30 ans peut investir 80% en unités de compte actions sans souci, car il dispose de trente ans pour absorber les cycles de marché. Les statistiques montrent que sur quinze ans, les actions ont très rarement affiché une performance négative.
À l’inverse, si un projet se rapproche (achat immobilier, départ à la retraite), réduire progressivement l’exposition risquée limite les mauvaises surprises. On parle souvent de sécurisation progressive : cinq ans avant un objectif majeur, vous commencez à arbitrer une partie des unités de compte vers le fonds euros ou des supports moins volatils.
Mettre par écrit vos objectifs et votre calendrier vous aide à ajuster vos choix d’unités de compte avec cohérence. Par exemple : « Dans dix ans, je souhaite disposer d’un capital de 50 000 euros pour financer les études de mes enfants. Je commence avec 60% d’actions, puis je réduirai à 40% dans cinq ans et à 20% dans huit ans. »
Maîtriser les risques, les frais et la fiscalité de l’assurance vie
Investir en unités de compte suppose d’accepter l’incertitude, mais pas de s’y abandonner. Gestion du risque, compréhension des frais et utilisation intelligente de la fiscalité de l’assurance vie sont vos trois leviers principaux. En les maîtrisant, vous réduisez les mauvaises surprises et améliorez l’efficacité globale de votre contrat.
Comment limiter les risques avec la diversification et les options de gestion ?
Diversifier les unités de compte entre classes d’actifs, zones géographiques et styles de gestion réduit l’impact d’un mauvais comportement isolé. Si vous concentrez tout sur un secteur (par exemple la technologie américaine) et que celui-ci décroche, votre portefeuille subit de plein fouet la correction. En mixant actions européennes, obligations, SCPI et marchés émergents, vous lissez les à-coups.
Plusieurs contrats proposent des options d’arbitrages automatiques, de sécurisation des plus-values ou de limitation des pertes. Par exemple, l’option de sécurisation transfert automatiquement vos gains vers le fonds euros dès qu’un seuil est atteint (10%, 15%…). L’option de stop-loss déclenche un arbitrage si votre support baisse au-delà d’un certain pourcentage.
Ces mécanismes ne suppriment pas le risque, mais ils contribuent à mieux encadrer les variations au fil du temps. Attention toutefois : certains de ces services engendrent des frais supplémentaires qu’il faut mettre en balance avec l’avantage procuré.
Quels sont les principaux frais d’un contrat en unités de compte à surveiller ?
Vous supportez généralement trois niveaux de frais dans une assurance vie en unités de compte :
- Frais sur versement : prélevés à chaque dépôt, ils oscillent entre 0% (contrats en ligne) et 5% (contrats bancaires traditionnels).
- Frais de gestion du contrat : prélevés annuellement sur l’encours, souvent entre 0,5% et 1% pour les unités de compte.
- Frais propres aux supports : chaque OPCVM, ETF ou SCPI facture ses propres frais de gestion (0,2% à 2% par an selon la complexité du support).
Des pourcentages apparemment modestes peuvent éroder sensiblement la performance sur dix ou quinze ans. Un contrat avec 3% de frais totaux annuels capte près de 30% de votre rendement sur dix ans dans un scénario à 6% de performance brute. Comparer plusieurs contrats, privilégier les frais réduits et éviter la surmultiplication de supports coûteux est une démarche essentielle.
Exemple concret : sur un capital de 30 000 euros investi sur quinze ans avec un rendement brut de 5% par an, des frais totaux de 1% vous laissent environ 51 000 euros nets. Avec 2% de frais, vous ne récupérez que 46 000 euros. La différence de 5 000 euros représente plus d’un an de gains perdus.
La fiscalité de l’assurance vie sur unités de compte reste-t-elle réellement avantageuse ?
La fiscalité ne dépend pas du type de support (fonds euros ou unités de compte) mais de l’antériorité et des modalités de rachat. Au-delà de huit ans, vous bénéficiez d’un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule (9 200 euros pour un couple), puis d’un prélèvement forfaitaire de 7,5% sur les gains au-delà de ce seuil, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2%.
Pour les versements effectués avant les huit ans, le taux du prélèvement forfaitaire unique (PFU) est de 12,8% plus les prélèvements sociaux, soit 30% au total. Vous pouvez aussi opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela s’avère plus favorable selon votre tranche marginale d’imposition.
Même en cas de volatilité sur les unités de compte, ce cadre fiscal optimise les gains préservés et facilite la transmission de votre patrimoine. En cas de décès, les capitaux transmis bénéficient d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire pour les versements effectués avant 70 ans, un avantage considérable par rapport à la succession classique.
Piloter votre assurance vie en unités de compte dans la durée
Une assurance vie en unités de compte se pilote, elle ne se laisse pas vivre en roue libre. Vos besoins, les marchés et la réglementation évoluent, et votre contrat doit suivre ce mouvement. Quelques réflexes simples vous aideront à garder le cap sans y consacrer tout votre temps.
Faut-il revoir régulièrement vos unités de compte ou laisser courir l’investissement ?
Un suivi annuel ou semestriel permet de vérifier si votre allocation correspond toujours à votre profil et à vos projets. L’objectif n’est pas de faire du trading, mais d’ajuster progressivement pour éviter des dérives trop importantes du niveau de risque. Si vos actions ont très bien performé, elles peuvent représenter 70% de votre portefeuille alors que vous visiez 50% : un rééquilibrage vous ramène à votre cible initiale.
Laisser courir sans jamais revoir ses supports peut conduire à un contrat décalé par rapport à votre situation réelle. Imaginons que vous ayez investi massivement dans un fonds technologique qui a doublé : votre exposition au risque a mécaniquement augmenté, peut-être au-delà de ce que vous pouvez supporter en cas de retournement brutal.
Arbitrages, versements programmés, gestion pilotée : quels outils utiliser à bon escient ?
Les versements programmés en unités de compte lissent votre point d’entrée sur les marchés et réduisent l’impact des à-coups. En investissant 200 euros par mois plutôt que 2 400 euros d’un coup, vous achetez à des prix différents et moyennez votre prix de revient. Cette technique, appelée « investissement progressif » ou « dollar cost averaging », atténue le risque de mal tomber sur un point haut de marché.
Les arbitrages vous permettent de réorienter votre épargne d’un support à un autre, de façon ponctuelle ou encadrée par des options automatiques. Certains contrats proposent des arbitrages gratuits (un ou deux par an), puis facturent au-delà. Utilisez cet outil avec parcimonie : trop d’arbitrages génèrent des frais et risquent de vous faire sortir du marché au mauvais moment.
La gestion pilotée peut convenir si vous préférez déléguer, à condition de comprendre le profil de risque choisi et son historique. L’assureur ou le gestionnaire prend les décisions d’allocation pour vous, selon un mandat défini (prudent, équilibré, dynamique). Vérifiez les frais associés, souvent plus élevés qu’en gestion libre, et assurez-vous que le pilotage soit réellement actif et non purement cosmétique.
Comment mesurer la performance de vos unités de compte sans vous tromper ?
Comparer uniquement la valeur de votre contrat à celle de l’année précédente peut être trompeur, surtout après une forte hausse ou une correction. Une progression de 8% après une année difficile à -10% ne vous ramène pas à votre point de départ : vous êtes encore légèrement en retrait.
Il est plus pertinent de regarder la performance annualisée sur plusieurs années et de la comparer à des indices ou à la catégorie du support. Par exemple, si votre fonds actions européennes affiche 4% par an sur cinq ans alors que l’indice Euro Stoxx 50 a progressé de 6%, vous êtes en sous-performance. Cela peut justifier un changement de support ou une interrogation sur les frais prélevés.
N’oubliez pas non plus d’intégrer les frais dans votre calcul de performance nette. Un rendement brut de 6% avec 2% de frais vous laisse 4% nets, bien loin de l’affichage attractif initial. Enfin, mettez ces résultats en perspective avec le niveau de risque accepté : un fonds très volatil qui affiche 5% par an n’est peut-être pas plus intéressant qu’un fonds modéré à 4,5% si vous dormez mieux la nuit avec le second.
En définitive, l’assurance vie en unités de compte offre un potentiel de rendement supérieur aux fonds euros, mais demande rigueur, lucidité et patience. En comprenant les mécanismes, en diversifiant intelligemment, en surveillant les frais et en pilotant régulièrement votre allocation, vous transformez ce placement en véritable levier patrimonial sur le long terme. L’essentiel reste de toujours ajuster vos choix à votre situation personnelle, à vos projets et à votre tolérance réelle au risque.
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